FormationsInterviewPromotionVie de la Ligue4 questions à Frédéric Dor

7 juin 2022
Nouvelle interview pour la rubrique “4 questions à” ! Aujourd’hui, c’est Frédéric Dor, coordinateur DEJEPS option “badminton”, qui a bien voulu répondre à nos questions. 
Dans quelques jours, la fin des inscriptions pour la nouvelle promotion du DEJEPS prendra fin. Dans ce cadre, la ligue a interrogé son coordinateur pour en savoir davantage sur cette formation et les raisons pour lesquelles une personne devrait se lancer dans l’aventure DEJEPS.
Bonjour Frédéric, pouvez-vous vous présenter et nous expliquer le rôle que vous occupez à la ligue ?

Je m’appelle Frédéric Dor. Depuis 10 ans, je travaille à mi-temps pour la ligue et je suis chargé de la coordination de la partie pédagogique du badminton du DEJEPS, dont la 10ème promotion se termine dans quelques semaines. Déjà plus d’une centaine de stagiaires formés !

Pharmacien de formation, j’ai travaillé dans la santé publique et l’environnement pendant plus de 20 ans avant de m’investir professionnellement dans le sport et le badminton en particulier. Aujourd’hui, je travaille également au niveau fédéral où je suis en charge, à mi-temps également, d’un observatoire de l’emploi et de la formation. C’est une mission très complémentaire à celle de coordinateur de la formation, puisque d’un côté je forme des encadrants professionnels et de l’autre j’analyse l’évolution de la professionnalisation au sein de toutes les structures de la fédération de badminton. D’ailleurs 6 rapports sont, à ce jour, disponibles permettant d’apprécier cette dynamique.

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2- Pouvez-vous nous indiquer en quoi consiste la formation DEJEPS ?

Cette formation se compose de 4 parties, qui sont autant d’unités capitalisables. Deux d’entre elles (UC1 & UC2) portent sur le projet de développement d’une structure. Elles confèrent une compétence de chef de projet. Car ce n’est pas le tout de connaitre la méthode de conception et de mise en œuvre d’un projet. Encore faut-il savoir le faire vivre, le dynamiser. Et là, la conduite de ce projet à travers la coordination des acteurs, parties prenantes de son bon déroulement, est incontournable.

L’UC3 est la partie pédagogique du badminton. Elle permet d’acquérir trois compétences distinctes :

  • savoir conduire une démarche d’enseignement,
  • savoir conduire une démarche d’entrainement,
  • être formateur de futurs encadrants.

Le cœur de la formation concerne la construction d’un cycle pour des minibads, afin de construire la démarche d’enseignement, et pour des compétiteurs, afin de construire la démarche d’entrainement. Ainsi, on appréhende la différence entre l’enseignement et l’entrainement : l’enseignement s’adresse à tous ceux qui débutent dans l’activité. C’est la première phase de formation. C’est l’apprentissage des fondamentaux pour commencer à prendre du plaisir sur le terrain. L’entrainement renforce les habiletés acquises précédemment. Elle fait entrer dans la dimension de la performance. Chacune de ces étapes demande une pédagogie propre.

La dernière UC, l’UC4, concerne les aspects sécuritaires de la pratique. Que ce soit sur le terrain pendant les séances, par exemple la prévention des blessures avec un échauffement maitrisé. Mais également tout ce que la règlementation demande dès lors que l’on est en présence de mineurs, notamment lorsqu’on les emmène dans d’autres lieux pour des stages ou autres manifestations.

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À qui est-elle destinée ? Quelles sont les prérequis et étapes nécessaires pour intégrer cette formation ?

J’allais dire, elle est destinée à tout le monde. Bien sûr, il faut avoir 18 ans minimum. Et la très grande majorité des candidats ont entre 20 et 30 ans. L’expérience des 10 premières années montre que certains d’entre eux n’ont pas de bagages universitaires, s’étant arrêté assez tôt dans leur scolarité jusqu’à identifier le sport et l’encadrement comme étant une voie qui les motive. D’ailleurs, ils sont quelques-uns à faire ensuite un chemin professionnel très intéressant. Sinon, la majorité des candidats ont suivi des études universitaires, principalement STAPS, en s’arrêtant parfois en cours de route, en raison d’un manque de concret. D’autres ont suivi d’autres parcours de formation, très éloignés du sport, et sont donc, avant même d’avoir réellement travaillé dans leur première orientation, dans une dynamique de reconversion. Cette reconversion est parfois plus tardive, quelques candidats s’engageant dans la formation DEJEPS aux alentours de la quarantaine.

Il y a deux types de pré-requis. Ceux réglementaires pour entrer en DEJEPS qui sont d’avoir une pratique compétitive et d’avoir encadré pendant au moins deux ans dans un ou plusieurs clubs de badminton. Et il y a ceux qui permettent d’arriver au DEJEPS avec un certain nombre d’éléments en tête car la formation se situe principalement dans « comment je vais utiliser mes connaissances en badminton ». Aussi, avoir suivi des formations fédérales, notamment les EB1&2 qui montrent la volonté d’être dans l’entrainement. Mais aussi la filière allant jusqu’au CQP qui permet d’avoir des bases d’animation. Et bien sûr avoir de la culture badminton, par exemple sur ce qu’est sa fédération ou quels sont les dispositifs qu’elle a élaboré depuis 10 ans sont autant d’atouts supplémentaires.

Selon vous, pour quelles raisons une personne devrait-elle se lancer dans l’aventure DEJEPS?

C’est une question difficile parce que les motivations, qui sont autant de raisons, sont de plusieurs natures. Certains viennent se former en ayant une idée très précise en tête, principalement d’être sur la performance et le haut niveau. Mais en même temps, il ne connaisse pas forcément tout le panel des possibilités. Et leur regard change au cours de la formation en se rendant compte de la richesse de l’encadrement de publics qu’ils ne connaissaient pas, notamment les Minibads.

D’autres viennent en pensant que l’obtention de diplôme est facile et que le métier est aisé. Ils n’ont aucune idée de l’investissement que ce métier demande. Car assurer bénévolement quelques encadrements est une chose, mais travailler 35 heures, les soirs et les week-end peut devenir pesant. D’ailleurs un certain nombre de diplômés arrêtent après 5 ans d’exercice professionnel, se rendant compte du difficile équilibre vie personnelle-vie professionnelle.

Au final, la passion ne peut suffire. Approfondir ses motivations profondes est nécessaire. Avoir un début de projection sur ce que l’on veut faire comme métier est une première étape. Envisager ce qu’on va faire au quotidien est une deuxième étape. Mais le plus important pour moi est d’oser se lancer. Le principal conseil que je donne à toutes celles et tous ceux qui m’appellent est de construire un bon chemin de formation. Le DEJEPS est intéressant, mais il est nettement préférable d’avoir suivi des formations fédérales bénévoles. Il est nettement préférable de prendre le temps de la préformation au DEJEPS proposée par la fédération avant de s’engager sur le DEJEPS. Cette préformation a permis à un certain nombre de stagiaires que ce métier n’était pas fait pour eux. Ou tout du moins pas dans un exercice à temps complet.

La construction de son projet professionnel demande du temps. Le changement de la peau du joueur pour se mettre dans la peau de l’entraineur demande du temps. Le temps de formation n’est donc jamais du temps perdu. Bien au contraire il est structurant.

Alors osez en parler aux diplômés que vous connaissez. Osez en parler à vos proches. Osez en parler avec le responsable de la formation. Osez en parler aux dirigeants des clubs. Car on ne vient pas tout seul en formation. C’est une formation professionnelle en alternance qui fait que le club est une partie prenante importante. Car c’est lui qui permettra l’engagement dans la voie professionnelle à l’issue de la formation.

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